stress post traumatique - objectif ivresse cérébrale

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stress post traumatique


Glenn, 42 ans, a un accident ayant entraîné un traumatisme crânien grave et un coma de 17 jours. Dans ce livre il explique comment il s’en est sorti mentalement, grâce à des actions et des phrases clés, tant pour sa mémoire que pour passer au-dessus des peurs, angoisses et autres problèmes mentaux qui surviennent suite à un tel accident. Un an et demi après cet événement et après moult mésaventures dues au hasard, il s’est renforcé, il va même mieux qu’avant car ces méthodes ont fonctionné avec brio ! Cela lui a même donné la force d’écrire ce premier livre.

 Glenn Collignon est né en 1978 au Luxembourg de parents belges. Il a fait des études d'informatique et d'électronique. Il vit actuellement en  France.

Disponible dans plusieurs boutiques : Amazon ou à la FNAC
également disponibles en version e-book kindle à l'achat ou avec l'abonnement


Contacter l'auteur: glenn@post-trauma.fr
Troubles du stress post-traumatique
Quand un souvenir stressant altère les mécanismes de mémorisation

Les troubles du stress post-traumatique (TSPT) sont des  troubles psychiatriques qui surviennent après un événement traumatisant.  Ils se traduisent par une souffrance morale et des complications  physiques qui altèrent profondément la vie personnelle, sociale et  professionnelle. Face à un même évènement, le risque de développer de  tels troubles dépend de facteurs préexistants propres aux patients et du  contexte dans lequel les suites de l’évènement se déroulent. La prise  en charge passe essentiellement par la psychothérapie (thérapie cognitivo-comportementale,  EMDR). Grâce aux recherches en cours, une meilleure compréhension des  mécanismes qui favorisent la résurgence des souvenirs douloureux  permettra, à terme, de prévenir, soulager voire guérir ces troubles.
   
Dossier réalisé en collaboration avec Pierre Gagnepain, chercheur de l’équipe Mémoire et oubli, au sein de l’unité Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine (U1077 Inserm/Université de Caen Normandie/École pratique des hautes études), Caen
   
   
   
   
Comprendre les troubles du stress post-traumatique
   
Les troubles du stress post-traumatique (TSPT) se développent après  un événement extrêmement traumatisant et se manifestent par sa  reviviscence régulière, accompagnée de manifestations physique liées à  l’émotion extrême ressentie. Ils altèrent de façon significative la vie  personnelle, sociale et/ou professionnelle.
   
Ces troubles psychiatriques surviennent chez des enfants ou des  adultes qui ont été exposés à un événement marquant, comme une menace de  mort imminente, de blessure grave ou d’atteinte de l’intégrité physique  dont ils ont été victimes ou témoins. Les TSPT peuvent  également survenir après l’annonce d’une mort violente ou inattendue,  ou d’un évènement grave touchant un proche.
   
Aussi, les individus souffrant de TSPT peuvent être tout autant des  personnes qui ont participé à des combats militaires, été victimes d’une  agression physique ou sexuelle, d’une catastrophe naturelle, ou d’une  prise d’otage, que des professionnels qui sont intervenus sur des  terrains de catastrophes, des parents qui ont perdu un enfant ou encore  des témoins d’un accident, d’un attentat ou d’une catastrophe naturelle.  Toutes ont pour point commun d’avoir vécu cet évènement comme  un facteur de stress intense ou d’effroi, face auxquels ils se sont  sentis impuissants.
   

   
Un trouble connu depuis depuis l’Antiquité
   
Des traumatismes psychiques sont rapportés chez les soldats depuis  l’Antiquité. L’intérêt qui leur est porté s’est ensuite développé par le  biais de la médecine militaires, au 17e siècle. Mais c’est la violence des grands conflits internationaux du 20e  siècle qui va imposer l’approfondissement des connaissances sur les  troubles psychotraumatiques. Parallèlement, la description et l’étude de  troubles similaires dans la société civile ont été rapportées dans la  littérature scientifique dès le 19e siècle.
   
Néanmoins, le concept de troubles du stress post-traumatique, ou état  de stress post-traumatique, tel qu’on le connaît aujourd’hui, n’a été  cliniquement défini qu’en 1980, suite aux ravages de la guerre du  Vietnam parmi les vétérans américains.
   
   
Une prévalence élevée dans certaines populations
   
La prévalence des TSPT serait de 5 à 12% dans la population générale,  mais ces données sont principalement issues d’études menées aux  Etats-Unis (les études sur le sujet sont plus rares en France et dans  les autres pays). De plus, ces chiffres pourraient être sous-estimés du  fait de la méconnaissance du trouble et de ses présentations incomplètes  qui peuvent échapper au diagnostic.
   
Il existe davantage de données concernant certaines populations  spécifiques, plus souvent touchées par les TSPT (et donc plus étudiées).  On estime par exemple que près d’un quart des militaires qui ont participé à une guerre sont concernés par ces troubles.
   
Concernant les témoins directs ou indirects d’actes terroristes,  plusieurs enquêtes épidémiologiques ont récemment été conduites en  France, en collaboration avec des équipes de l’Inserm. Ainsi, 6 à 18  mois après les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Hyper Casher,  Montrouge, Dammartin-en-Goële), 18% des témoins présentaient des TSPT,  avec une prévalence allant de 3% parmi les témoins à proximité et  jusqu’à 31% chez les personnes directement menacées (Etude IMPACTS).  Les troubles concernaient également 3% des intervenants (policiers,  soignants...), sachant qu’une proportion significative de l’ensemble des  témoins sans TSPT présentait des troubles anxieux ou dépressifs liés à  l’évènement. Une enquête similaire a été menée après les attentats de  novembre 2015 (Paris, Saint-Denis) : elle a montré une prévalence des  TSPT de 54% chez les personnes directement menacées et presque autant  chez les personnes qui ont perdu un proche lors de ces évènements (étude ESPA-13 Novembre).
   
Une autre étude  conduite à la suite de cette série d’attentats a décrit que la  population générale pouvait avoir développé un TSPT sans avoir été  directement témoin ou concernée personnellement par des évènements  collectifs traumatisants : le temps passé à visualiser les images de ces  attaques à la télévision était associé à un risque accru de développer  des symptômes de stress post-traumatique spécifiques, toutes choses  étant égales par ailleurs.
   
Un diagnostic associant reviviscence, évitement et activité neurovégétative
   
Le diagnostic de TSPT est posé chez une personne qui a affronté un  évènement traumatique lorsqu’elle présente plusieurs manifestations  responsables d’une souffrance et d’une altération du fonctionnement  social et de la qualité de vie de façon significative :
   
  • Une reviviscence répétitive des évènements qui peut se manifester sous différentes formes : des flash backs  soudains faisant revivre la scène ou faisant penser qu’on se trouve en  présence de son agresseur, l’intrusion involontaire et envahissante  d’images ou de pensées relatives à l’évènement, des cauchemars de  répétition ou la peur réflexe face à des bruits ou mouvements brusques…  Cette reviviscence survient spontanément, suite à un stimulus (son,  lieu, odeur…) ou encore lorsque la vigilance est moindre (phase  d’endormissement). Elle entraîne des manifestations physiques relatives à  la détresse psychique : sueur, pâleur, tachycardie, raidissement....
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  • Un évitement des pensées, discussions ou personnes  en rapport avec le traumatisme qui vise d’abord à ne pas faire face à la  douleur liée au trauma. De la peur des idées intrusives qui guide cet  évitement vont découler des tentatives pour les supprimer de la mémoire.  Ces tentatives, généralement inefficaces, vont renforcer la peur  initiale.
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  • Des troubles de l’humeur et un émoussement de la réactivité, des affects, et de l’intérêt pour les activités habituelles, sont souvent présents.
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  • Le développement de signes d’une activité neurovégétative : hypervigilance, irritabilité, difficultés de concentration, troubles du sommeil… sont également observés.
   
Dans le décours immédiat de l’évènement, ces signes sont considérés comme un état de stress aigu. On parle de TSPT aigus lorsqu’ils persistent plus de 4 semaines. La plupart des personnes vont guérir de ces troubles dans les 3 mois suivant l’évènement, mais environ 20% vont développer une forme chronique du syndrome.
   
Il faut aussi noter que, s’ils apparaissent généralement  immédiatement, au bout de quelques jours, les TSPT s’installent parfois  plus progressivement, se constituant tardivement, après plusieurs  semaines, mois ou années.
   
Tous à risque de TSPT ?
   
Les TSPT résultent d’une interaction entre trois grands groupes de facteurs favorisants :
   
  • Des facteurs préexistants, comme les expériences  douloureuses précédemment vécues par la personne, sa sensibilité à la  peur, sa personnalité, son état de santé physique et mentale ou encore  son âge à la survenue de l’évènement déclencheur. Des facteurs  génétiques ou épigénétiques qui contrôlent la plasticité cérébrale,  seraient aussi impliqués. Les femmes et les personnes dont le niveau  socio-économique ou d’éducation est faible sont aussi identifiées comme  plus à risque.
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  • L’évènement en tant que tel : la sévérité,  l’intensité et la durée de l’évènement, son impact émotionnel, sa  proximité, ses conséquences physiques… sont autant d’éléments qui vont  évidemment modifier le risque potentiel de TSPT.
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  • Le contexte post-traumatique : si l’existence d’une  aide psychologique et d’un soutien social et familial est précieuse,  celle d’un stress ou de douleurs chroniques renforce le risque de TSPT.
   
En tout état de cause, une personne sans facteur de vulnérabilité  particulier pourra malgré tout développer un TSPT dans certaines  situations.
   

   
Du trauma à la neurobiologie : quels mécanismes ?
   
Au contraire de souvenirs non traumatisants, le souvenir traumatique ne suit pas la procédure habituelle d’analyse et de mise à distance.  En effet, dans les TPST, l’intensité de l’évènement serait telle  qu’elle provoque une hypermnésie sur le plan émotionnel, tout en gênant  la constitution de la mémoire épisodique qui permet de verbaliser et  conscientiser ce qui survient. Cette modification peut parfois conduire à  une amnésie partielle sur la façon précise dont l’épisode s’est  déroulé. A posteriori, cette altération de la constitution de la mémoire  rend l’individu incapable de mettre l’évènement à distance par la  parole ou la conscience. Seules les émotions ressurgissent, avec une  puissance similaire à l’évènement initial.
   
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Mémoire et stress post  traumatique – Interview de Francis Eustache (unité 1077  Inserm/Université de Caen Normandie/École pratique des hautes études,  Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine) – 57 sec – 2018
   
Ces observations sont corroborées par des expérimentations conduites  chez l’animal, ainsi que par l’imagerie cérébrale : celle-ci met en  évidence une hyperactivité de l’amygdale, lieu principal de la mémoire émotionnelle, et une hypoactivité de l’hippocampe,  impliqué dans la mémoire déclarative. La plasticité de cette structure  apparaît en outre réduite, tout comme son volume. Une diminution du  volume hippocampique représente par ailleurs un facteur de vulnérabilité  vis-à-vis des TSPT.
   
Sur le plan biologique, les mécanismes impliqués sont régis par une  perturbation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, avec une  libération exacerbée de différents médiateurs du stress, dont le  cortisol, et une perturbation de différents neuromédiateurs (dopaminergique,  glutamatergique…). La substance grise dite « périaqueducale », un  ensemble de neurones impliqué dans les réactions de défense et  d’évitement, est particulièrement active.
   
   
Un impact puissant sur la vie quotidienne et l’état de santé
   
Lorsqu’il n’est pas pris en charge, le stress post-traumatique se  chronicise et s’associe à d’autres types de manifestations : l’individu  se plaint de fatigue chronique et ne présente ni  énergie, ni motivation pour mener les activités habituelles de sa vie  quotidienne. Il développe souvent des troubles du comportement  alimentaire (anorexie, boulimie…), une perturbation de sa vie affective et de sa libido.
   
Les TSPT sont souvent associés à d’autres troubles de santé mentale comme la dépression  ou l’anxiété. Il a des répercussions handicapantes sur la vie sociale,  familiale et professionnelle. La souffrance est telle qu’elle accroît le  risque de dépendance à des substances psychoactives ou le risque  suicidaire.
   
Par ailleurs, le TSPT est associé à un état de stress chronique qui va retentir sur la santé somatique de l’individu : les personnes qui en souffrent ont un surrisque de migraine, d’hypertension artérielle, d’ulcère gastrique, de maladies dermatologiques…
   
Traitement : une prise en charge immédiate et sur le long terme
   
Afin de prévenir et limiter les effets du stress, un secours immédiat  peut être apporté par des psychiatres, des psychologues cliniciens ou  d’autres professionnels formés à l’écoute. Ce sont eux qui interviennent  dans les cellules de soutien psychologique d’urgence qui  sont mis en place lors d’évènements traumatisants survenant dans  l’espace public. Le soutien apporté passe par l’écoute et le soutien  psychosocial, ainsi qu’une aide matérielle et une orientation  post-traumatique. La situation est plus compliquée pour les personnes  soumises individuellement à un évènement traumatogène, car elles n’ont  pas toujours les moyens d’entreprendre des démarches pour se  faire aider.
   
À distance de l’évènement, les traitements recommandés en première intention sont les psychothérapies, par exemple cognitivo-comportementale ou EMDR (eye movement desensitization and reprocessing). Leur objectif est de limiter l’évitement mental et comportemental qui empêche le souvenir traumatique d’être intégré et traiter comme un souvenir habituel.
   
Sur le plan médicamenteux, des sédatifs, des antidépresseurs ou des  anxiolytiques sont souvent prescrits en complément de la psychothérapie,  selon les besoins du patient. Ils ont toutefois une efficacité limitée,  purement symptomatique.
   
Pour un patient sur cinq environ, il existe un risque significatif de  voir le malade rechuter à l’issue d’une prise en charge adaptée.
   
Les enjeux de la recherche
   
Approfondir la compréhension des mécanismes neurobiologiques
   
De nombreuses études ont permis de faire progresser la connaissance  des mécanismes en jeu dans la mise en place et la chronicisation des  TSPT, mais beaucoup restent encore à élucider. La part des mécanismes  génétiques et épigénétiques fait notamment l’objet de travaux qui  pourraient expliquer une part de la vulnérabilité interindividuelle face  à un évènement traumatisant.
   
Sur le plan génétique, des études d’association génétique  pangénomiques (GWAS) conduites sur d’importantes cohortes ont permis  d’associer une part de la capacité de résilience (mesurée selon une  échelle de score validée) à des variabilités génétiques.  Plusieurs concernent des gènes qui régulent l’axe  hypothalamo-hypophyso-surrénalien, ou d’autres qui codent pour des  médiateurs de l’inflammation. De la même façon, sur le plan  épigénétique, la méthylation de l’ADN ou l’acétylation des histones  au niveau de certaines régions a pu être associée à une variabilité de  l’expression de gènes au niveau cérébral (gènes impliqués dans le  transport de la sérotonine, au niveau d’exposition aux corticoïdes ou aux facteurs neurotrophiques...).
   
Les données de neuroimagerie, et notamment celles de neuroimagerie fonctionnelle, d’optogénétique, ou de chimiogénétique, ont quant à elles permis de décrire que les TSPT sont associés à une altération de l’activité et la connectivité de certains circuits neuronaux, en particulier ceux impliqués dans la détection de la peur et des menaces ou dans le traitement de la récompenses.
   
Décrypter le mécanisme de reviviscence pour mieux le contrôler
   
Après un événement traumatisant, les tentatives de suppression ou  d’évitement du souvenir conduisent parfois paradoxalement à en augmenter  la résurgence. Afin de minimiser ce mécanisme, il est nécessaire de  recontextualiser le souvenir, afin qu’il puisse être dissocié et placé à  distance des émotions initiales qui lui sont attachées. Même s’il est  schématiquement établi que le souvenir traumatisant ne suit pas le  circuit d’analyse et de mise à distance habituel des souvenirs non  traumatisants, la part des différents mécanismes sous-jacents reste à  élucider : difficulté à oublier le souvenir, mauvais contrôle de sa  reviviscence, troubles de mise à jour de la mémoire (permettant  d’intégrer que le risque ayant provoqué le traumatisme est fini)… Les  données les plus récentes suggèrent en effet que ces différents  mécanismes seraient impliqués dans la persistance du souvenir  traumatique. Or cette persistance traumatique a récemment été associée à  une incapacité à contrôler et inhiber les souvenirs intrusifs.  Un dysfonctionnement du mécanisme préfrontal régulant l’activité  provenant des régions associées aux souvenirs, comme l’hippocampe, et  empêcherait leur suppression et oubli.  Ces pistes constituent autant d’éléments pour envisager le  développement de traitements non pharmacologiques spécifiques, qui  permettraient de travailler ces difficultés.
 
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