traumatisme crânien - objectif ivresse cérébrale

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traumatisme crânien


Glenn, 42 ans, a un accident ayant entraîné un traumatisme crânien grave et un coma de 17 jours. Dans ce livre il explique comment il s’en est sorti mentalement, grâce à des actions et des phrases clés, tant pour sa mémoire que pour passer au-dessus des peurs, angoisses et autres problèmes mentaux qui surviennent suite à un tel accident. Un an et demi après cet événement et après moult mésaventures dues au hasard, il s’est renforcé, il va même mieux qu’avant car ces méthodes ont fonctionné avec brio ! Cela lui a même donné la force d’écrire ce premier livre.

 Glenn Collignon est né en 1978 au Luxembourg de parents belges. Il a fait des études d'informatique et d'électronique. Il vit actuellement en  France.

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SANTÉ PUBLIQUE FRANCE / Épidémiologie des traumatismes crâniens en France et dans les pays occidentaux.
Synthèse bibliographique, avril 2016 / p. 8
I FIGURE 1 I
Distribution selon l’année du nombre de publications isolées via l’expression « traumatic
brain injury » ou « head injury »
Dans un second temps, l’expression « traumatic brain injury » a été combinée avec des termes et
expressions caractérisant l’épidémiologie des TC afin d’étudier leur capacité à identifier des
publications, et aussi le chevauchement des publications identifiées. Finalement ont été retenus :
Traumatic brain injury and Traumatic brain injury and
Epidemiology Morbidity
Incidence Hospitalization
Prevalence Risk factor
National cohort study Inequality
Multicenter study Sequelae
Registry Work-related injuries
Case fatality rate Occupational health
Mortality Occupational injuries
External causes Professional health
Accidental falls Vehicle
Sport Road accident
Long term outcome Road traffic
Short term outcome Traffic accident
L’ensemble des équations de recherches est présenté en annexe 2.
SANTÉ PUBLIQUE FRANCE / Épidémiologie des traumatismes crâniens en France et dans les pays occidentaux.
Synthèse bibliographique, avril 2016 / p. 9
2.3 Résultats des recherches bibliographiques
Les fichiers de références ont été transférés des bases de données vers EndNote, logiciel qui a
permis d’identifier et d’éliminer la majorité des doublons.
L’utilisation des combinaisons des expressions et mots-clés présentés ci-dessus a permis d’isoler
8 460 références dans Pubmed entre le 01//01/2010 et le 31/12/2014 à la date du 14 janvier 2015.
Les recherches complémentaires dans la librairie Cochrane ont été finalement réalisées sans limite
de temps et avec seulement l’expression « traumatic brain injury » : 1 154 références ont été
isolées le 16 mars 2015.
De même dans la base de données documentaire de la BDSP, les recherches ont été réalisées
sans limite de temps et avec l’expression « traumatisme crânien» : 166 références ont été isolées le
16 mars 2015.
2.4 Sélection des publications
2.4.1 Critères de sélection
Les publications retenues sont principalement des articles originaux. Cependant, des revues de
type systématique ou des revues d’intérêt ont aussi été incluses.
Ont été écartées les publications :
- Ne traitant pas des TC (lésions à la tête non traumatiques, lésions médullaires, les
traumatismes en général, épilepsie, Alzheimer, TSPT (Trouble de stress post traumatique,
PTSD en anglais), maux de tête sans évocation de leurs origines) ;
- Traitant de populations ayant des niveaux et des comportements de vie non comparables à
la France (du Brésil, de Chine, de Taiwan, du Pakistan, d’Israël, de Palestine, d’Irak, du
Nigéria, populations locales (ethnie) en Alaska, etc.) ;
- En langues ni française, ni anglaise (ex : islandaise, russe, danoise, espagnole, allemande,
japonais...) ;
- Traitant de patients atteints par balle à la tête ;
- Traitant de TC survenus in utero ou chez des bébés lors de la naissance ;
- Traitant des associations TC et don d’organes ;
- Correspondant à des études de cas ;
- Correspondant à des études qualitatives ;
- Traitant de la validation de questionnaires (exemple : qualité de vie) ; de tests ou
d’évaluations de thérapies post-TC, d’instruments de mesures, d’évaluation de programmes
de réhabilitation ;
- Traitant des techniques médicales (actes ou médicaments) en lien avec le diagnostic ou la
prise en charge des patients (exemples : effet de la craniectomie/intubation (délai) sur la
mortalité, la durée de séjour ; intérêt des scanners « de routine » chez les enfants etc.) ;
- Traitant des techniques de prise en charge après la survenue du TC (médicales,
neurologiques, psychologiques, neuropsychologiques, études de protocole de réhabilitation,
etc.) y compris les essais cliniques et toutes les études sur les performances notamment
cognitives (attention, langage, mémoire, fonctions exécutives, etc.), toutes ces études
portant sur de faibles échantillons (mettant en œuvre des batteries de tests, des techniques
incluant des jeux, etc.) ;SANTÉ PUBLIQUE FRANCE / Épidémiologie des traumatismes crâniens en France et dans les pays occidentaux.
Synthèse bibliographique, avril 2016 / p. 10
- Testant des modèles de prédiction (notamment avec l’échelle de Glasgow) des
conséquences sur la santé ou de marqueurs biologiques prédictifs des conséquences sur la
santé (exemples : hyperglycémie, variabilité du rythme cardiaque, etc.) ;
- Correspondant à des études biomécaniques d’impact (principalement dans les contextes :
sport, routier, militaire) ; études de performance des casques ; étude sur des populations de
sportifs portant des casques intégrant des dispositifs de mesures d’impacts ;
- Correspondant à des études transversales avec de faibles échantillons (n=40 ou moins). De
telles études ont été identifiées dans des thématiques diverses : études sur la prise en
charge, la rééducation post-TC, les conséquences santé à moyen et court terme.
2.4.2 Résultats du travail de sélection
La sélection des publications a été réalisée dans un premier temps sur la base de la lecture du titre
et dans un deuxième temps sur la base de la lecture des résumés.
Les nombres de publications retenues sont à chacune des étapes présentés dans la figure ci-
dessous pour Pubmed. La lecture des titres a permis d’écarter 71 % des publications. Lors de la
lecture des résumés, un peu plus de la moitié des publications restantes ont été écartées (54 %).
Restent finalement 1 128 publications pour le troisième niveau de sélection basé sur la lecture
complète.
I FIGURE 2 I
Description de la sélection des publications identifiées dans Pubmed
Nombre de publications identifiées dans Pubmed 8460
Nombre de publications non retenues sur la base du titre 5982
Nombre de publications retenues sur la base du titre 2478
Nombre de publications non retenues sur la base du résumé 1350
Nombre de publications retenues sur la base du résumé 1128
Les 1 154 références isolées dans la librairie Cochrane n’apportent pas de publication
supplémentaire par rapport à Pubmed pour ce travail.
Les 166 références isolées le 16 mars 2015 dans la base de données documentaire de la BDSP
correspondent majoritairement à de la littérature grise (thèses notamment). Concernant la littérature
grise, au niveau international, l’IBIA (International Brain Injury Association1) regroupe sur son site
des données sur les TC (États-Unis, Europe). Elle publie la revue « Brain Injury ». Aux États-Unis,
1 http://www.internationalbrain.org/about/
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le CDC2 fournit de nombreuses informations sur les TC, y compris des analyses des données
issues des systèmes de surveillance.
2.5 Typologie des publications
Tout d’abord, quelques éléments se dégagent de façon marquante à la lecture des titres et résumés
des publications.
Deux grands types de TC sont traités, mais de façon très inégale :
- les TC modérés à sévères
- les TC légers et les commotions cérébrales pour lesquels le nombre de publications est bien
plus important et qui par ailleurs concernent avant tout les populations jeunes (mais aussi
les militaires).
Il ressort que globalement en termes de nombres de publications, l’ordre est le suivant :
- Conséquences santé après TC>
o TC chez les sportifs >
TC chez les militaires >>
o Prévalence, incidence en population « générale »>
Facteurs de gravité du TC et associés aux
conséquences sur la santé>
L’après TC (emploi, conduite automobile, etc.)>
o Les causes externes/facteurs de
survenue>
La prévention
Les coûts financiers
- Les inégalités
La typologie établie se base sur le contenu des publications et le poids de leur apport dans la
connaissance sur l’épidémiologie des TC (un classement A, B, C est attribué de plus après lecture
complet de l’article, A correspondant à une contribution importante pour la thématique) :
- Incidence, prévalence en population, en distinguant les types de TC et les types de
populations (ABC) ;
- Les facteurs de survenue/causes externes (ABC) ;
- Conséquences sur la santé des TC, y compris les maladies neurologiques potentiellement
liées à long terme, en distinguant les types de TC et les types de populations (ABC) ;
- Facteurs de gravité (ABC) :
o Lors de la survenue du TC ;
o Pour les conséquences sur la santé ;
- L’intégration dans la vie sociale et professionnelle après le TC (ABC) ;
- Les inégalités face au TC (ABC) ;
- Les coûts financiers (ABC) ;
- La prévention (ABC) ;
- Les TC chez les militaires (ABC).
Cette typologie a servi de base pour construire le plan de la synthèse, certains thèmes ont été
rassemblés, ainsi par exemple les causes externes et les TC chez les militaires, ont été considérés
comme des TC survenus à cause d’une activité professionnelle.
2 http://www.cdc.gov/TraumaticBrainInjury/index.html)
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3. SYNTHÈSE
3.1 Définitions du traumatisme crânien dans les études
épidémiologiques
Un fait important qui ressort de la lecture des travaux épidémiologiques sur les TC et qui est repris
très amplement dans les revues et commentaires, est l’hétérogénéité des protocoles d’étude et en
premier lieu, l’hétérogénéité de la définition des TC. De ce fait les études ne sont pas comparables
et en conséquence il est difficile d’appréhender correctement le phénomène et son ampleur (Maas
et al. 2011, Roozenbeek et al. 2013, Tagliaferri et al. 2006). Bien que des propositions visant à la
standardisation aient été réalisés au cours du temps, l’hétérogénéité persiste (Peeters et al. 2015).
Le problème de la définition est plus présent pour les TC légers et les commotions cérébrales. Ceci
se matérialise dans tous les domaines, mais est particulièrement marqué dans les travaux portant
sur les milieux du sport (Cancelliere et al. 2014b, Carroll et al. 2004a).
3.1.1 Définitions cliniques
Certaines études s’appuient sur l’examen des dossiers médicaux pour l’inclusion des cas, d’autres
sur des données déclaratives issues de questionnaires. Ces études définissent donc les TC sur des
bases cliniques qui se conforment aux définitions présentées ci-dessous ou se basent au moins en
partie sur elles. Les indicateurs (principalement la perte de connaissance, l’amnésie post-
traumatique et le score de Glasgow) sont exclusifs ou combinés. À titre d’exemple, pour les TC
légers, les bornes de scores de Glasgow peuvent varier selon les études : 13 à 15, ou 14 et 15, ou
seulement 15 (Carroll et al. 2004a).
L’OMS s’est appuyée sur des travaux préalables du CDC pour produire une définition standardisée
dans un contexte de surveillance (Tableau 2) (Thurman et al. 1995). En outre, l’OMS recommande
de recueillir : la cause externe du traumatisme selon la CIM (Classification internationale des
maladies) ou une liste qu’elle propose (environ 80 items) et les circonstances (date, lieu,
l’intentionnalité, la consommation d’alcool), la sévérité selon le GCS (Glasgow coma score), l’AIS
(Abbreviated Injury Scale), l’ISS (Injury Severity Score) ou d’autres critères comme la durée de
perte de connaissance, ainsi que des informations post traumatismes (décès ou non, durée
d’hospitalisation, condition de sortie, GCS ou autre outils d’évaluation du statut à la sortie).
I TABLEAU 2 I
Définition clinique du TC proposée par l’OMS dans le cadre d’une surveillance (d’après
Thurman et al. 1995)
Le traumatisme crânien (traumatisme crânio-cérébral) se définit par :
- La survenue d’une blessure à la tête suite à un traumatisme fermé ou ouvert ou suite à un
phénomène d’accélération et/ou de décélération, avec
o Altération observée ou déclarée de l’état de conscience ou une amnésie due au
traumatisme
o Et/ou des manifestations neurologiques ou neuropsychologiques (objectivées par
examen médical) ou un diagnostic de fracture du crâne ou de lésions intracrâniennes
(objectivés par des examens radiologiques ou d’autres procédures de diagnostic
neurologique) qui sont consécutifs au traumatisme à la tête,
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- Ou la survenue du décès consécutive à un traumatisme à la tête ou un traumatisme crânien tel
qu’inscrit sur le certificat de décès, le rapport d’autopsie ou le dossier médical rempli dans les
circonstances du décès.
La définition clinique des TC exclut : 1) lacérations, avulsions ou contusions de la face, oreilles, cuir
chevelu ou du front sauf si elles s’ajoutent aux critères listés ci-dessus ; 2) fracture des os de la face
en l’absence des critères listés ci-dessus ; 3) traumatisme lors de l’accouchement ; 4) anoxie
cérébrale sans lien avec un traumatisme cérébral ; 5) encéphalopathies infectieuses,
inflammatoires, toxiques ou métaboliques qui ne sont pas des complications d’un traumatisme
cérébral ; 6) tumeur ; 7) infarctus cérébral (AVC) ou hémorragie intracrânienne sans traumatisme
associé.
Concernant plus spécifiquement, les TC modérés à sévères, leur définition dans le cadre de la
cohorte TBIMS3 (Traumatic Brain Injury Model Systems) est la suivante : amnésie post-traumatique
supérieure à 24 heures OU une perte de connaissance supérieure à 30 minutes OU un GCS
inférieur à 13 (mesuré aux urgences) OU une anormalité intracrânienne lors d’examen par imagerie.
De manière générale, dans cette cohorte mise en place à partir de 1987 aux États-Unis et dont les
objectifs sont centrés sur la mortalité, la survenue du TC est définie par une force mécanique
externe qui provoque des lésions du tissu cérébral comme en témoigne une perte de conscience,
une amnésie post-traumatique ou d’autres signes neurologiques évidents attribuables à un TC sur
la base d’un examen de l’état mental ou physique, ceci avec ou sans fracture du crâne.
En 2010, un groupe d’experts4 a travaillé sur une nouvelle définition clinique du TC avec en arrière-
plan la problématique des TC légers et parmi eux, ceux subis par les militaires exposés à des
explosions (« Blast »). La définition proposée est la suivante : une altération du fonctionnement
cérébral ou d’autres preuves de pathologie cérébrale provoquée par une force extérieure. Ils
définissent l’altération par un des signes cliniques tel que : perte de connaissance ou baisse de
l’état de conscience ; perte de mémoire pour des faits pré ou post traumatisme ; déficits
neurologiques (défaillance, perte d’équilibre, dyspraxie, etc.) ; toutes altérations de l’état mental
(confusion, désorientation, etc.). Les experts soulignent notamment l’importance d’identifier les
facteurs autres que le TC pouvant altérer l’état mental (alcool, drogues, médicament, choc post-
traumatique, etc.).
L’ACRM (American Congress of Rehabilitation Medicine), l’OMS puis le CDC avaient proposé des
définitions pour les TC légers respectivement en 1993, 2004 et 2006 (ACRM 1993, Carroll et al.
2004a, Centers for Disease 2006). La principale différence entre les définitions de l’ACRM et de
l’OMS réside dans la mention de « toutes altérations de l’état mental... » par l’ACRM alors que
l’OMS mentionne juste « confusion et désorientation ». Ces deux définitions utilisent le GCS qui
permet d’évaluer l’altération de l’état de conscience (Teasdale & Jennett 1976). Plus le score,
mesuré rapidement après survenue, est faible, plus la gravité augmente. Les TC sont modérés à
sévères pour des scores compris entre 3 et 12 (3 à 8 correspond à un état de coma ; un score
inférieur à 3 renvoie à un état végétatif), et les TC sont légers pour des scores supérieurs à 12. En
France, la Société française de neurochirurgie se base sur la définition suivante des TC légers : un
GCS de 14 ou plus avec une absence de signes de localisation, de fistule de liquide céphalo-
rachidien ou de fracture du crâne et la présence ou non d’une perte de connaissance initiale.
Un focus, particulièrement chez les enfants, est fait sur les TC légers notamment par l’OMS. Trois à
10 % des victimes seraient atteintes de conséquences sur leur santé à moyen voire à long terme,
mais ces TC légers constituent 70 à 90 % de l’ensemble des TC, soit un nombre assez conséquent
de personnes (Carroll et al. 2004b). Autre problématique, les commotions cérébrales
(« concussion ») principalement décrites chez les jeunes et les sportifs, son individualisation des TC
3 https://www.tbindsc.org/ - Étude longitudinale prospective et multicentrique réalisée entre 1987 et 2012 aux États-Unis.
4 The Demographics and Clinical Assessment Working Group of The International and Interagency Initiative toward Common Data
Elements for Research on Traumatic Brain injury and Psychological health.
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légers fait débat (McCrory 2013). Certains utilisent les deux expressions à l’identique, d’autres
affirment que les termes ne sont pas interchangeables sans convaincre sur la distinction (Callahan
2010). Par ailleurs, une autre « forme » de TC légers est aussi évoquée dans la littérature, les
« subconcussions », soit de « simples » chocs à la tête n’entraînant aucun signe fonctionnel sur
l’instant, mais qui à force de répétitions pourraient en générer (Bailes et al. 2013).
I TABLEAU 3 I
Recommandations pour la définition clinique des TC légers
D’après l’ACRM (1993)
Un patient avec un TC léger est une personne qui a subi une perturbation physiologique du fonctionnement cérébral induit
par un traumatisme, telle que :
Une perte de conscience d’une durée maximale de 30 minutes
Et/ou une perte de mémoire des évènements survenus juste avant ou après l’accident (amnésie post-traumatique <
24h)
Et/ou toute altération de l’état mental au moment de l’accident (comme hébètement, désorientation, confusion)
Et/ou déficit(s) neurologique(s) focal(s) qui peuvent être transitoires ou non
■Et/ou score de Glasgow de 13 et 15 après 30 minutes
D’après l’OMS (2004)
Un TC léger est une lésion aigue du cerveau transmise à la tête par énergie mécanique résultant d’une force physique
externe. Les critères opérationnels pour un diagnostic clinique comprennent :
Confusion ou désorientation
Perte de connaissance ≤30 min
Amnésie post-traumatique ≤24 h
Et/ou autres anomalies neurologiques transitoires telles que signes locaux, convulsion, lésion intracrânienne ne
nécessitant pas d’intervention chirurgicale
■ Score de Glasgow 13-15 30 minutes post-traumatisme ou plus tard lors de la prise en charge médicale
D’après le CDC (2006)
Une atteinte à la tête due à un traumatisme fermé ou de forces d’accélération/décélération provoquant une ou plusieurs
périodes constatée(s) ou déclarée(s) de :
a) Confusion, désorientation ou état de conscience altéré, de façon transitoire
b) Perturbation de la mémoire juste après la survenue du traumatisme
c) Perte de connaissance ≤ 30 minutes
3.1.2 Classification internationale des maladies
De nombreuses études en population utilisent les données des services d’urgence ou
d’hospitalisation codées selon la CIM. Ces fichiers codés ont pour principal objectif de servir aux
services administratifs des hôpitaux. Dans de nombreux pays, comme les États-Unis, les données
hospitalières sont encore actuellement codées à l’aide de la CIM-9, alors que dans quelques autres,
elles sont codées à l’aide d’une version plus récente, la CIM-10 (France, Norvège, Danemark,
Canada, Australie, etc.).
Le CDC a fait des recommandations pour la surveillance des TC (Tableau 2) (Faul et al. 2010,
Leibson et al. 2011). Si la CIM 9 est utilisée en milieu hospitalier aux États-Unis, les certificats de
décès sont eux codés en CIM-10. De nombreuses études épidémiologiques se basent sur les
recommandations du CDC pour la définition des TC y compris en Europe. La gamme de codes
incluse par le CDC est large, en 1995 les recommandations de l’OMS étaient plus restrictives (cf.
Tableau 4). Pour les TC légers (Bazarian et al. 2006), mais aussi dans une moindre mesure pour
les TC sévères (Carroll et al. 2012), il a été montré un manque de sensibilité de ces codages, et
notamment une « surutilisation » du code 959.01 « Traumatismes de la tête autres et sans
précision», alors qu’étaient présentes dans les dossiers médicaux, des informations permettant un
codage plus précis. Bazarian et al. identifient sur leur période d’étude (6 mois), 516 patients avec
un diagnostic clinique de TC légers contenu dans leurs dossiers médicaux, alors que seuls 237 ont
reçu un code CIM de TC dans les dossiers administratifs (Bazarian et al. 2006). Mais, dans les
dossiers analysés, 1000 patients en tout ont reçu un code CIM de TC (très souvent le code
« Traumatismes de la tête autres et sans précision»). Ils concluent donc que la CIM-9 ne permet
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pas d’isoler les cas de TC légers, du fait de faux positifs et de faux négatifs. Caroll et al. montrent
que les systèmes de surveillance identifient 89 % des TC sévères mais avec un codage très
imprécis (Carroll et al. 2012).
I TABLEAU 4 I
Recommandations du CDC pour la surveillance des TC à l’aide de la CIM
Codes Initialement recommandés quel que soit le statut vital (CIM-9):
Fracture de la voûte ou de la base du crâne 800.0−801.9*
Fracture du crâne, autres ou non précisées 803.0−804.9*
Traumatismes
intracrâniens :
Commotion cérébrale 850.0*
Déchirure et contusion cérébrales 851*
Hémorragie sous-arachnoïdienne, sous-durale et extra-durale
traumatiques 852*
Hémorragie intracrânienne 853*
Traumatisme intracrânien de nature autre ou non précisé 854*
Codes recommandés ultérieurement quel que soit le statut vital (CIM-9):
Traumatisme du nerf et des voies optiques 950.1−950.3
Syndrome des enfants maltraités 995.55
Traumatismes de la tête autres et sans précision 959.01
Codes recommandés seulement si issue fatale identifiée par les certificats de décès (CIM-9)
Autres plaies de la tête 873.0-873.9*
Séquelles des lésions traumatiques des tissus musculaire, osseux et conjonctif 905.0
Séquelles des traumatismes du système nerveux 907.0
* Recommandation OMS 1995 (Thurman et al. 1995)
Codes recommandés pour l’étude de la mortalité (CIM-10)
Plaies ouvertes de la tête S01.0−S01.9
Fracture du crâne et des os de la face S02.0, S02.1, S02.3,
S02.7−S02.9
Lésions traumatiques des nerfs crâniens S04.0
Lésion traumatique intracrânienne S06.0−S06.9
Ecrasement de la tête S07.0, S07.1, S07.8, S07.9
Lésions traumatiques de la tête, autres et sans précision S09.7−S09.9
Plaies ouvertes de la tête avec plaies ouvertes du cou T01.0
Fractures de la tête avec fractures du cou T02.0
Ecrasement de la tête avec écrasement du cou T04.0
Lésions traumatiques du cerveau et des nerfs crâniens avec lésions traumatiques des
nerfs et de la moelle épinière au niveau du cou T06.0
Séquelles de lésions traumatiques de la tête T90.1, T90.2, T90.4, T90.5,
T90.8, T90.9
L’OMS a aussi fait des recommandations pour la CIM-10, et de même que pour la CIM-9, elles sont
plus restrictives que celles du CDC ; l’élargissement, par exemple à « traumatismes de la tête
autres et sans précision », implique selon l’OMS la vérification des dossiers du fait du manque de
spécificité du code.
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I TABLEAU 5 I
Recommandations de l’OMS pour la surveillance des TC à l’aide de la CIM-10
Codes recommandés pour la surveillance
Fracture du crâne S02.0, S02.1
Fracture du crâne et des os de la face S02.7, S02.9
Lésion traumatique intracrânienne S06.0−S06.9
Ecrasement de la tête S07.1, S07.9
Lésions traumatiques du cerveau et des nerfs crâniens avec lésions
traumatiques des nerfs et de la moelle épinière au niveau du cou T06.0
Catégories moins spécifiques, ces cas ne pourront être inclus qu’après vérifications des dossiers médicaux ou
autres :
Plaie ouverte de la tête S01.7-S01.9
Ecrasement d'autres parties de la tête S07.8
Autres lésions traumatiques précisées de la tête S09.7-S09.9
Ecrasement de la tête avec écrasement du cou T04.0
En dépit de ces recommandations de l’OMS, les définitions utilisées dans les études sont
hétérogènes. En Ontario (Canada), dans le cadre de la mise en place d’un système de surveillance
basé sur la CIM-10, une revue systématique des travaux épidémiologiques a été menée en 2010
(Chen & Colantonio 2011). Dix-sept travaux ont été identifiés, dont deux utilisent la même définition
des TC, ce qui fournit aussi 15 définitions différentes. Parmi elles, figurent les recommandations de
l’OMS (cf. Tableau 4) du CDC pour la surveillance de la mortalité (Tableau 4) et aussi d’autres
travaux exploratoires comme ceux en Australie, dont les auteurs se sont investis dans un travail de
standardisation (Barker-Collo & Feigin 2009, Barker-Collo et al. 2009). Une des définitions inclut
tous les codes associés à des traumatismes de la tête y compris superficiels (S00 à S09). La
définition incluant le plus de codes, cette fois plus spécifiques de traumatismes intracrâniens
correspond aux recommandations du CDC pour les études de mortalité (cf. Tableau 4). Le code
S06 (traumatisme intracrânien) est toujours inclus à deux exceptions où seuls sont retenus les
codes S06.2/S06.3 ou S06.0. Les codes S02.0/S02.3 (fracture du crâne), S02.7/S02.8/S02.9
(fractures de la face non spécifiées) sont inclus très fréquemment (12 des 17 études). L’inclusion
des autres codes est moins consistante. Les codes retenus après un travail d’expertise sont
présentés dans le Tableau 6 (Chen & Colantonio 2011).Ne sont pas retenus, en particulier, les
codes S09.7-S09.9 (Other unspecified injuries of head ; 959.01 dans la CIM-9 (cf. Tableau 4). Pour
les experts, ces codes ont été de plus en plus utilisés au cours du temps et sont source d’erreurs de
classification. Leur exclusion sera de fait associée à un moindre nombre de cas, et en particulier,
potentiellement, de cas de TC légers. Cependant, les experts jugent qu’un travail complémentaire
est nécessaire dans le contexte canadien avant d’inclure ces codes.
I TABLEAU 6 I
Codes de CIM-10 retenus par la surveillance en Ontario (Canada)
Fracture du crâne et des os de la face S02.0, S02.1, S02.7, S02.8, S02.9
Fracture du plancher de l'orbite S02.3
Lésion traumatique intracrânienne S06.0−S06.9
Ecrasement du crâne S07.1
Séquelles d'une fracture du crâne ou des os de la face T90.2
Séquelles de lésion traumatique intracrânienne T90.5
Syndrome post-commotionnel F07.2
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Synthèse bibliographique, avril 2016 / p. 17
3.2 L’incidence des TC
3.2.1 Remarque sur la prévalence
Peu d’études ont étudié la prévalence des TC, soit le nombre total de TC à un moment donné ou
sur une période de temps défini. Et ceci, car la prévalence inclut à la fois les nouveaux cas, mais
aussi les plus anciens pour lesquels demeurent des séquelles. Les données de prévalence ne font
donc pas l’objet d’un chapitre spécifique, les rares chiffres disponibles sont fournis dans le chapitre
des incidences. Toutefois, il existe des données de prévalences pour des populations spécifiques
(sans-abris, populations incarcérés, cf. chapitre 3.2.3), ces études sont principalement basées sur
du déclaratif.
3.2.2 Incidence en population
Comme déjà mentionné, de très nombreux travaux de synthèse s’accordent sur le fait que les
publications sur les incidences de TC sont hétérogènes d’un point de vue méthodologique. Cette
hétérogénéité est présente au niveau de la définition du TC, des niveaux de sévérité pris en
compte, de l’inclusion ou non des TC suivis de décès, des critères d’inclusion des décès (hors
hôpital, après hospitalisation, délai après hospitalisation), de l’âge des populations ou des classes
d’âge utilisées, de la période d’étude (quelques mois à plusieurs années), etc. Par ailleurs, ces
études comprennent souvent des biais récurrents : la population étudiée en inadéquation avec la
population source utilisée pour le calcul de l’incidence, l’utilisation de recensements de population
trop anciens, etc. (Barker-Collo & Feigin 2009, Bruns & Hauser 2003, Roozenbeek et al. 2013). Par
ailleurs, ces études peuvent difficilement fournir des incidences « exhaustives » puisque certains
cas ne peuvent qu’être difficilement répertoriés (décès avant prise en charge médicale, TC non pris
en charge car accompagnant d’autres traumatismes extrêmement graves, sources d’identification
des TC non exhaustives, TC légers pour lesquels les personnes n’ont pas consulté).
La majorité des travaux d’incidence publiés est basée sur des populations consultant aux urgences
ou admises à l’hôpital. Les travaux aux États-Unis s’appuient largement sur les données recueillies
dans le cadre des programmes de surveillance mis en place par le CDC. Cependant, quelques
études ont utilisé d’autres types de populations. Le Tableau 7 présente des résultats d’études
d’incidence. Deux études sont des revues systématiques des travaux européens (2006 et 2015), de
ce fait aucun travail supplémentaire sur la sélection des publications européennes sur l’incidence
n’a été mené ici. Les autres études présentées sont des études « de poids » dans la littérature du
fait des protocoles d’études : données nationales, cohorte de naissance, multiplications des sources
d’identification, etc.
Dans la première revue systématique des études d’incidence menées en Europe, les auteurs ont
retenu 23 études publiées entre 1988 et 2000 portant sur des périodes d’étude comprises entre
1974 et 2000 (Tagliaferri et al. 2006). Six ont été réalisées au niveau national (Danemark, Suède,
Finlande, Portugal et Allemagne), 17 l’ont été à des niveaux régionaux (Norvège, Suède, Italie,
Suisse, Espagne, Danemark, Royaume Uni, Irlande, France5). Dans la majorité, les cas sont les
patients admis à l’hôpital et les décès (dans certains cas, les taux d’incidence incluent les
hospitalisations plus les décès, d’autres les séparent). La moitié des études utilisent les bases
administratives des établissements (codage CIM). L’autre moitié utilise des données cliniques pour
identifier les cas (plusieurs de ces études ne traitent que des TC sévères), données issues des
dossiers médicaux ou pour une seule d’un registre mis en place pour recueillir les TC chez les
enfants de 15 ans ou moins dans la région du Staffordshire au Royaume-Uni (Hawley et al. 2003).
Tagliaferri et al. aboutissent à une incidence globale moyenne de 235/10 5
/an (Tableau 6). Les
incidences de décès présentent de grands écarts, 24,4/10 5
/an, en Italie où elle inclut les décès
5 Travaux en Aquitaine : Masson et al. (2001, 2003) (Axés sur les TC sévères) et Tiret et al. 1990 (tous niveaux de sévérité).
        
      
        
                        
       
 
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